Se déplacer est un droit fondamental. Pourtant, pour des millions de personnes en situation de handicap, la mobilité reste un défi quotidien. Trottoirs impraticables, escaliers sans alternative, bus inadaptés ou signalétique illisible : autant d’obstacles qui limitent l’autonomie et la liberté de mouvement. Promouvoir une mobilité réellement inclusive est donc essentiel pour bâtir une société plus équitable. Tour d’horizon des solutions émergentes, portées par l’engagement d’acteurs publics et privés.
C’est quoi la mobilité inclusive ?
La mobilité inclusive vise à organiser les déplacements de manière à les rendre accessibles à toutes et tous, sans distinction d’âge, de handicap, ou de lieu de résidence, qu’il soit urbain, rural ou isolé. Son objectif principal : lever les barrières qui empêchent certains citoyens de se déplacer librement, en toute sécurité et de façon autonome.
Des obstacles qui persistent pour les personnes en situation de handicap
En France, plus de 12 millions de personnes vivent avec un handicap (source). Pour elles, accéder aux transports ou à l’espace public peut s’avérer difficile, voire impossible.
Une simple sortie devient vite un parcours semé d’embuches : trottoirs encombrés, pentes abruptes, ascenseurs en panne, signalétique inadaptée…
À cela s’ajoutent également les difficultés d’accès aux transports en commun. Rénover un réseau de bus, adapter une station de métro ou rendre l’espace urbain plus inclusif sont autant de leviers d’autonomie. Ces aménagements bénéficient aussi à d’autres publics : personnes âgées, parents avec poussette, voyageurs encombrés… Pourtant, faute d’investissements ou de priorisation, ces projets peinent parfois à voir le jour.
Heureusement, de nombreuses initiatives innovantes émergent pour répondre à ces enjeux.
- Streetco, une application collaborative, permet de cartographier en temps réel l’accessibilité des trottoirs et itinéraires. Les utilisateurs peuvent signaler obstacles ou zones praticables, facilitant les déplacements des personnes en fauteuil roulant ou malvoyantes.
- Omni, jeune entreprise française, propose une trottinette électrique qui se fixe à un fauteuil roulant manuel. L’appareil motorise les déplacements sans changer de véhicule. Pratique, compatible avec 95% des fauteuils roulants, et écoresponsable.
D’autres solutions complètent ce panorama :
- les bus à plancher bas équipés de rampes,
- les bornes d’information vocales et la signalétique intelligente,
- les stations de transports en commun accessibles,
- les services d’accompagnement personnalisés,
- les navettes autonomes inclusives pour accueillir tous les passagers quelle que soit leur situation.
Agir avec et pour les premiers concernés
Les personnes en situation de handicap sont les mieux placées pour identifier les freins, tester des outils et proposer des améliorations. C’est pourquoi de nombreuses collectivités mènent des démarches participatives, en co-construction avec les usagers : cartographie des zones à risques, aménagements à prévoir…
Former, sensibiliser, transformer
Enfin, la sensibilisation reste un levier essentiel. Former les chauffeurs, les agents de gare, les développeurs d’applications ou les urbanistes, permet de prendre en compte la diversité des besoins de la chaîne de mobilité. Des solutions comme Streetco ou Omni montrent la voie. Demain, d’autres innovations continueront d’élargir le champ des possibles.
Construire une mobilité inclusive, c’est garantir à chacun le droit fondamental de se déplacer librement. C’est aussi bâtir une ville plus humaine, plus durable… et plus juste.