Mode de déplacement totalement gratuit, la marche joue un rôle clé dans la mobilité des Français.
Pourtant, son potentiel reste largement sous-exploité. C’est en tout cas ce que révèle une étude récente de l’ADEME. Alors, comment mieux l’intégrer dans nos modes de déplacements ? Mon trajet vert vous montre la marche à suivre !
La marche, un mode de transport incontournable
Contrairement aux idées reçues, la marche est loin d’être anecdotique dans les trajets quotidiens des Français.
La marche représente même près d’un quart de nos déplacements chaque jour, juste derrière la voiture (Enquête mobilité des personnes de 2019 - source).
En moyenne, les Français marchent 1h12 par jour pour une distance totale parcourue de 3,5 km répartie comme suit :
- 12 minutes pour les déplacements du quotidien,
- 18 minutes pour les loisirs,
- 42 minutes dans des espaces privés ou semi-privés, comme le jardin ou la maison.
Concrètement, qui marche le plus ? Pour le savoir, l’ADEME s’est intéressée aux différents profils des adeptes de la marche pour leurs déplacements. Parmi eux :
- les habitants des centres urbains,
- les femmes,
- les moins de 18 ans et les seniors,
À l’inverse, deux catégories de Français marchent moins que les autres. Il s’agit en réalité des « actifs », c’est-à-dire :
- les 19-24 ans, car ils utilisent davantage les transports collectifs, en particulier les étudiants,
- les 45-54 ans, qui effectuent pour beaucoup leurs trajets en voiture.
Malgré ses nombreux atouts, la marche reste parfois perçue comme un “non-mode” alors même qu’elle est omniprésente et utilisée pour une grande variété de trajets (domicile-travail, domicile-campus, courses…). Aujourd'hui, la marche est peu représentée dans les politiques publiques de mobilité et peu visible dans l’aménagement des territoires, il est donc nécessaire de lui redonner toute sa place.
Autre fait observé : la marche joue un rôle clé lorsqu’elle est combinée avec d’autres modes de transports, c’est ce qu’on appelle l’intermodalité. C’est particulièrement le cas lorsqu’elle est associée à un trajet en transports en commun, pour se rendre à une station de bus / métro jusqu’à son campus par exemple. On peut remarquer que la distance parcourue à pied lors d’un déplacement en voiture est la plus élevée en comparaison avec les autres modes, ce qui laisse à penser qu’il n’est pas toujours facile de se garer à côté de son lieu de destination.
| Marche intermodale dans les déplacements de moins de 80 km | ||
|---|---|---|
| Durée quotidienne moyenne | Distance quotidienne moyenne | |
| Marche avec vélo | 0,06 min | 4 m |
| Marche avec transports collectifs | 2,15 min | 142 m |
| Marche avec voiture | 2,70 min | 179 m |
| Marche avec deux-roues motorisés | 0,05 min | 3 m |
| Marche avec autres modes (taxi, bateau…) | 0,02 min | 1 m |
| Total | 5,0 min | 330 m |
Durée et distance quotidiennes moyennes des déplacements intermodaux à pied d’un Français de 6 ans et + (calculs ADETEC, d’après EMP 2019)
Comment faire encore plus de place à la marche dans nos trajets quotidiens ?
Si la marche est déjà très présente dans notre façon de nous déplacer, elle pourrait gagner encore plus de terrain. L’ADEME estime que la part modale de la marche, c’est-à-dire la proportion de personnes utilisant ce type de transport comme mode de déplacement principal, pourrait atteindre 31 % en généralisant de meilleures pratiques. Le vélo pourrait, quant à lui, passer de 3 % à 8 %.
Plus de marche, oui, mais comment faire ? Tout d’abord, en favorisant la proximité grâce à un urbanisme plus compact. En réduisant les distances pour accéder aux commerces, aux services publics, aux campus ou aux équipements (sportifs, culturels…), on réduit mécaniquement le besoin de se déplacer en voiture. Se déplacer à pied devient en quelque sorte l’évidence.
Développer la marche ne se limite pas à l’aménagement de trottoirs, bien qu’ils soient nécessaires ! Il est surtout question d’espaces publics rendus accueillants et sécurisants, comme par exemple :
- des zones piétonnes,
- des cheminements piétons sécurisés, continus et accessibles,
- une signalétique claire pour orienter facilement les usagers,
- des bancs et aménagements de repos,
Néanmoins, marcher n’est pas aussi simple pour tout le monde. Certaines personnes à mobilité réduite rencontrent des difficultés pour effectuer sereinement leurs trajets : trottoirs trop étroits ou trop hauts, obstacles, absence de rampes, passages non sécurisés. En intégrant leurs besoins dès la conception des plans de circulation, on construit une ville plus accessible et partagée.
Pourquoi développer la pratique de la marche ?
Encourager la marche va bien au-delà de la mobilité ! Environnement, sécurité, santé, l’impact est positif sur tous les tableaux.
On l’oublie parfois, mais la marche n’est pas seulement un moyen d’aller d’un point A à un point B, c’est en effet l’activité physique la plus accessible. Elle réduit le risque de maladies chroniques, améliore la circulation sanguine et contribue au bien-être psychologique.
Les données sont sans appel :
- passer de 2 000 à 7 000 pas par jour divise par deux la mortalité toutes causes. Et pour une personne totalement inactive, marcher 7 000 pas/jour réduirait ce risque par quatre.
De plus, chaque trajet effectué à pied plutôt qu’en voiture réduit les émissions de gaz à effet de serre, un très bon moyen de lutter contre le changement climatique. Et ce n’est pas tout ! Marcher limite le bruit, la pollution sonore et favorise un meilleur cadre de vie dans nos villes, en les rendant plus respirables et plus sûres.
Deuxième mode de déplacement après la voiture, il est temps d’accélérer cette dynamique pour nos trajets du quotidien ! Prêt à prendre le train en marche ?
