Changer ses habitudes, notamment celles liées aux trajets du quotidien, n’a rien d’évident. Pour autant, grâce à différentes approches, il est tout à fait possible d’inciter les usagers à s’orienter vers des choix de mobilité plus respectueux de l’environnement. C’est précisément l’objectif des challenges “mobilité”, que l’on voit fleurir sous différentes formes pour enclencher le changement.
Mais ces défis sont-ils réellement efficaces ? Peuvent-ils s’inscrire dans la durée et jouer un rôle clé auprès des jeunes générations? Décryptage !
Pourquoi les challenges séduisent-ils (si souvent) les jeunes ?
Collectifs et ludiques, les challenges offrent un cadre idéal pour tester de nouvelles façons de se déplacer. Quand le jeu, la compétition bienveillante et le partage d’expériences s'entremêlent, l’adhésion est souvent au rendez-vous !
Les ingrédients d‘un challenge réussi :
- une dimension collective qui favorise l'émulation entre participants,
- une durée qui facilite l'engagement,
- des récompenses qui valorisent les efforts réalisés,
- une communication attractive pour maintenir la motivation tout au long du défi.
La dimension sociale des challenges crée un environnement favorable au changement. Quand camarades ou collègues prennent eux aussi part au défi, les freins psychologiques diminuent. Chacun réalise que les difficultés sont souvent partagées, ce qui favorise l’échange d’astuces et la recherche de solutions concrètes.
C’est précisément la démarche adoptée par Mon trajet vert qui sensibilise les étudiants à la mobilité durable. Sur les campus, animations et dispositifs variés : circuits, quiz, stands de réalité virtuelle… prennent régulièrement la forme de challenges pour mobiliser les jeunes et leur donner envie de revoir leurs modes de déplacement.
Au-delà du challenge : ancrer durablement le changement
Réussir un défi ponctuel, c’est bien, mais transformer durablement les pratiques, c’est mieux ! Alors, que se passe-t-il une fois le challenge terminé ?
Changer de comportement de mobilité nécessite de passer par plusieurs étapes :
- reconnaître l'impact environnemental de ses déplacements,
- prendre le temps de réfléchir à des alternatives,
- modifier ses pratiques,
- pérenniser malgré les contraintes quotidiennes.
Pour ancrer ces nouvelles habitudes, il ne s’agit pas uniquement d’envie ou de motivation, d’autres facteurs entrent effectivement en ligne de compte, à commencer par des infrastructures adaptées (pistes cyclables, parkings vélo sécurisés), une offre de transport réellement compétitive, voire un soutien financier (forfait mobilités durables, aides à l'achat de vélo).
En résumé, les challenges ne peuvent pas se suffire, ils doivent s'inscrire dans une stratégie plus globale. Pour les jeunes en particulier, plusieurs leviers doivent être actionnés en simultané, tels que l’apprentissage de la mobilité tout au long de la scolarité pour savoir planifier un trajet ou utiliser différents modes de transports, ou encore la sensibilisation.
Pour évaluer l’impact des challenges sur les changements de comportement et leur pérennité, l'ADEME a développé une méthodologie d'évaluation sur trois challenges mobilité (Sophia-Antipolis, Hauts-de-France et Toulouse) afin d’en quantifier les effets réels (source).
Les challenges mobilité portent une promesse : transformer l'essai collectif en changement individuel durable. Ils fonctionnent comme des accélérateurs de prise de conscience. Mais leur efficacité et leur durabilité dépendent d’un contexte plus vaste.
Pour les jeunes, qui sont nombreux à placer l’environnement parmi leurs priorités (source), ces défis peuvent ouvrir le champ des possibles d’une mobilité plus durable, plus économe et plus accessible à tous ! A condition de relever le défi de la continuité !
