Étudiant en dernière année d’école d’ingénieurs en systèmes électriques et électroniques embarqués à CESI Toulouse, Paul conçoit, en alternance, des exosquelettes pour améliorer les postes de travail. En mars dernier, il a participé à la Conférence Recherche et Innovation (CRI), un rendez-vous annuel où les futurs ingénieurs présentent leurs projets les plus audacieux. Avec son équipe, Paul a imaginé Hermès : une solution de mobilité urbaine innovante, basée sur des sur-chaussures permettant d’atteindre une vitesse de marche allant jusqu’à 20 km/h. Pour nous, il revient sur cette aventure et son projet.
Quel a été le cadre du projet Hermès ?
Le projet Hermès a vu le jour dans le cadre de la Conférence Recherche et Innovation (CRI) de CESI Toulouse qui, chaque année, met à l’honneur l’innovation, notamment à travers des présentations de projets devant un jury de professionnels, en lien avec des Jeunes Entreprises Innovantes (JEI).
Avec mon groupe, nous avons eu quelques minutes pour défendre notre concept de sur-chaussures motorisées, fruit de plusieurs mois de travail, auprès d’entreprises, d’investisseurs et d’incubateurs de la région toulousaine.
Comment s’est composée l’équipe ?
Nous étions cinq étudiants sur ce projet, tous issus de la même promo mais aussi amis dans la vie. Le fait que nous nous connaissons bien a clairement facilité la communication pour mener à bien ce projet et a été la clé pour fournir un travail de qualité. Cette bonne entente nous a aussi permis d’être efficaces et de nous dépasser à chaque étape.
Concrètement, peux-tu nous dire ce qu’est Hermès ?
Notre innovation ? Des sur-chaussures motorisées conçues pour accélérer les déplacements du quotidien. Je les compare souvent aux tapis roulants qu’on trouve dans les gares ou les aéroports : on continue de marcher normalement mais on avance beaucoup plus vite, sans effort supplémentaire. Et le plus impressionnant, c’est qu’elles sont suffisamment compactes pour tenir dans un sac à dos !
Pourquoi avez-vous choisi le nom Hermès ?
Dans la mythologie grecque, Hermès est le messager des dieux. Il apporte la chance et symbolise le mouvement. Ce nom nous a donc semblé évident et fidèle à notre innovation qui consiste à faciliter et accélérer les déplacements, tout en s’inscrivant dans une logique de mobilité légère et pratique.
Peux-tu nous détailler votre prototype ?
Conçu pour un adulte en bonne santé, d’une pointure 36 à 46 et pesant jusqu’à 100 k, notre prototype permet d’atteindre 20 km/h avec 15 km d’autonomie, contre 6 à 8 km/h en marche normale.
Hermès mise sur l’instinct : un algorithme embarqué détecte nos intentions de mouvement – accélérer, ralentir, s’arrêter – en analysant la gestuelle sans télécommande ni bouton. Les chaussures se lacent automatiquement, et pour se déchausser, seul un simple mouvement du pied vers l’extérieur suffit. Côté sécurité, nous recommandons le port du casque.
Quel lien avec la mobilité durable ?
L’idée de ce projet est née après une action de sensibilisation à la mobilité durable organisée par Mon trajet vert sur notre campus. Nous avons testé différents engins comme la trottinette, la gyroroue, l’hoverboard… et constaté qu’ils demandaient tous un certain temps d’adaptation.
Alors, une question s’est imposée : comment se déplacer rapidement sans bouleverser ses habitudes ? Marcher est universel. Il suffisait d’y intégrer une assistance légère, discrète et efficace. Avec une vitesse de marche moyenne autour de 6 km/h, atteindre 20 km/h nécessite moins de puissance, ce qui limite aussi la consommation d’énergie.
A qui s’adresse cette innovation ?
Hermès s’adresse à toute personne souhaitant marcher plus vite, dans les limites de l’usage prévu (taille, poids, environnement adapté). Pour l’instant, le terrain idéal pour utiliser notre solution reste les entrepôts ou grands bâtiments avec des surfaces planes, lisses, à l’abri des intempéries. Mais à terme, notre ambition est de l’adapter à un usage urbain, en extérieur !
Avez-vous rencontré des difficultés dans l’élaboration du prototype ?
Nous avons rencontré plusieurs soucis techniques : un moteur trop puissant qui faisait foncer le prototype dans le mur, un autre pas assez puissant qui ne le faisait même pas bouger. Sans parler des capteurs qui lâchaient sous le poids de l’utilisateur.
Mais ce sont ces complications qui nous ont permis de trouver des solutions. Et l’entraide au sein de notre groupe a été notre meilleur atout pour les surmonter.
Et maintenant, quelle est la suite ?
Nous n’avons pas obtenu de prix dans le cadre de la CRI, mais nos enseignants nous ont félicités et croient en notre projet. Actuellement, nous travaillons sur la viabilité du concept et souhaitons revoir la technologie, améliorer l’esthétique, et pourquoi pas, un jour, le commercialiser !
